Accueillir la biodiversité dans un jardin (de maison, de copropriété ou d’entreprise)
Vous avez un jardin ou des espaces verts et vous aimeriez en faire un havre de paix pour la biodiversité ? Vous êtes au bon endroit !
Le saviez-vous ?
La biodiversité, c'est à la fois la diversité d'espèces, la diversité génétique au sein de ces espèces, la diversité des habitats mais aussi la diversité des interactions entre tout ça !
Le principe est donc simple : plus vous amènerez de diversité, d'abris variés et de plantes locales, qui intéressent le plus les oiseaux et les insectes « grenoblois », plus votre jardin sera accueillant ! Imaginez, rien qu'avec les milieux naturels à Grenoble, ce que vous pourriez faire pour intéresser les lézards et les plantes des milieux rocailleux et secs de la Bastille, les oiseaux et les insectes xylophages des haies et forêts, les amphibiens et libellules des berges, les papillons et les abeilles des prairies !
Le parfait jardin écologique
Laissez pousser des prairies
On compte 7 fois moins d'espèces dans une pelouse tondue que dans une prairie !
- Identifiez les endroits où les personnes ne vont pas ou peu (pour jouer, se détendre).
- Ne les tondez plus ! Passez la débroussailleuse (ou la faucheuse) une fois par an : soit en juin (pour favoriser les plantes de printemps), soit en octobre (pour favoriser les plantes d'été), toujours après la montée en graines des plantes à fleurs pour qu'elles se ressèment naturellement.
- Année après année, observez l'arrivée de nouvelles plantes à fleurs et surtout d'insectes. Restez prudent les premières années, certaines plantes peuvent profiter de leur liberté soudaine et prendre le dessus : l'ambroisie, l'orge des rats etc, n'hésitez pas à en arracher un peu pour les maîtriser. Il faut minimum cinq ans pour qu'une prairie se stabilise... restez patient !
Pas de préjugés : en ville, les prairies sont très rarement fréquentées par des tiques et des serpents.
Astuce, ne confondez plus
Une « prairie fleurie » disponible dans le commerce n'est composée que de fleurs, elle est semée et doit être re-semée tous les 3 à 5 ans. Une « prairie » est d'abord un espace enherbé dans lequel se trouvent de nombreuses espèces de plantes à fleurs, et qui se fauche.
Un conseil
Ajoutez un hôtel à insectes, une petite délimitation ou un panneau pour expliquer que cet endroit est réservé à la biodiversité, et qu'il n'est pas « abandonné ». Vous pouvez aussi faire reconnaître votre action en classant votre prairie « Refuge LPO ».
Plantez des plantes sauvages locales, en diversité
Que ce soit pour vos arbres, vos haies, vos pelouses, vos prairies... Les plantes sauvages locales coexistent depuis longtemps avec les animaux de notre région : elles seront toujours le meilleur choix pour la biodiversité.
- Nous vous recommandons au moins 40 % d'espèces locales parmi toutes les espèces de votre projet de jardin.
- Plus il y a d'espèces différentes, mieux c'est.
Laissez la flore s'installer dans votre jardin :
- Identifiez toutes les zones où il est possible de laisser des herbes hautes (zone de jeu, où s'allonger...)
- Ne pas arroser ni apporter d'engrais !
- Compostez les tontes ou paillez vos plantations avec.
- Sur les zones avec tontes fréquentes, réglez la tondeuse à une hauteur de coupe entre 6 et 10 cm.
Préservez la vie du sol
La bonne santé d'un sol va dépendre des bonnes relations entre l'air, la partie superficielle et la partie profonde d'un sol. Il faut donc à la fois préserver la vie qu'il contient, éviter le compactage et maintenir des apports en matière organique.
En pratique
- Limitez le piétinement, en marquant des allées par exemple.
- Évitez de laisser un sol nu, qui conduit à son érosion, son lessivage, son compactage et son dessèchement.
- Laissez des espaces de pelouses devenir des prairies (voir conseil sur les prairies).
- Laissez des feuilles sous les arbres et sous les haies, pour qu'elles puissent être décomposées en matière organique utile.
- Ne travaillez pas un sol humide et évitez de bêcher, cela déstructure le sol et élimine une grande partie de la faune.
- Paillez les massifs avec des copeaux de bois, des feuilles ou des restes de tontes, ce qui permet de limiter l'apparition d'herbes, en plus de conserver l'humidité et enrichir le sol.
Stop aux pesticides !
Ce sont des substances utilisées pour éliminer un être vivant : des plantes, des insectes, des champignons... Tous les pesticides, quelle que soit leur composition, ont un impact qui n'est anodin ni pour l'environnement, ni pour votre santé. Parmi eux, les pesticides dits chimiques de synthèse ne peuvent plus être utilisés depuis 2019.
Adoptez des gestes de prévention
- Diversifiez les espèces plantées pour diminuer la sensibilité de toute une plantation à une maladie, mais aussi attirer plus d'insectes et donc aussi les prédateurs de vos parasites.
- Choisissez des préparations naturelles peu préoccupantes (purins d'orties, savon noir...), qui ne sont pas persistantes dans l'environnement.
- Au potager, adoptez la rotation des cultures.
Un jardin ouvert à la faune
Afin de permettre à la faune de s'installer dans votre jardin vous conseillons d'opter pour une haie plutôt qu'un grillage ou un mur. Toutefois vous pouvez aussi ouvrir des passages dans les grillages et les murets qui peuvent permettent à la faune d'accéder à de nouvelles ressources et abris (une ouverture de 20 x 20 cm dans un grillage ou un muret tous les 15 mètres).
Afin que votre jardin devienne un véritable lieu d'accueil pour la faune, il peut être intéressant de créer de petites structures ou de réaliser certains aménagements spécifiques qui joueront un rôle d'habitats.
En pratique
- Laissez des tas de branchages de taille des haies et d'arbres.
- Empilez des rondins et/ou des pierres pour les insectes et les petits mammifères.
- Élaborez des murs de pierres sèches (sans ciment) de préférence exposés vers le sud.
- Plus difficile à mettre en œuvre, les mares sont indispensables à l'équilibre de l'écosystème et jouent un rôle majeur pour la biodiversité. Elles atténuent également les risques liés aux inondations et à la canicule.