Lire les projets de cartels du Musée

Pour donner votre avis au Musée de Grenoble, découvrez trois oeuvres et leurs projets de cartels

Faisons ensemble des musées des lieux vivants, inclusifs et accessibles à toutes et tous.
Prenez quelques minutes afin d'observer les images des tableaux, et de lire le projet de texte du cartel qui correspond. Une fois les 3 tableaux et cartels parcourus, vous pouvez répondre aux questions posées dans la rubrique "Votre avis sur les projets de cartels du Musée de Grenoble". Cela nous permettra de connaître votre avis sur la rédaction de ces textes, et de prendre en compte vos remarques, pour rédiger par la suite plusieurs centaines de cartels qui seront proposés aux publics dans le parcours-test, puis dans la nouvelle présentation de l'exposition permanente.

Résurrection de Lazare Oeuvre de Philippe de Champaigne Huile sur toile
Résurrection de Lazare Oeuvre de Philippe de Champaigne Huile sur toile : Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble -J.L.Lacroix

Cartel A - 670 signes

Philippe de Champaigne
Bruxelles, 1602 – Paris, 1674

"Résurrection de Lazare"
1631-1632
Huile sur toile
Peint pour l'église du Carmel de l'Annonciation, rue Saint-Jacques, à Paris ; dépôt du musée du Louvre, 1799

La scène représente l'un des miracles de Jésus selon les évangiles. Quatre jours après la mort de Lazare, il ordonne de faire ouvrir le tombeau et redonne vie au cadavre, enveloppé dans son linceul. Dans ce tableau, Philippe de Champaigne utilise un procédé théâtral très efficace : il nous donne l'impression d'être à l'intérieur de la grotte dans laquelle le corps de Lazare était enterré. Face à nous, les spectateurs de la scène et les sœurs du défunt, Marthe et Marie, offrent un commentaire visuel et direct du miracle du Christ, passant par la surprise, le dégoût et la dévotion. L'artifice permet aussi d'introduire dans la composition un délicat pan de nature.


 

Oeuvre de Luigi Rossolo, Huile sur toile
Oeuvre de Luigi Rossolo, Huile sur toile : Crédit : Ville de Grenoble / Musée de Grenoble -J.L.Lacroix
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Synthèse plastique des mouvements d'une femme Oeuvre de Luigi Russolo

Cartel B - 933 signes

Luigi Russolo
1885, Portogruaro (Italie) - 1947, Cerro di Laveno (Italie)

"Synthèse plastique des mouvements d'une femme"
Vers 1912
Huile sur toile
Don de l'artiste, 1947

Issu d'une famille de musiciens, poète affilié à l'avant-garde littéraire de Milan, Luigi Russolo signe en 1910 le Manifeste des peintres futuristes, puis se joint au mouvement futuriste naissant, réuni autour de la figure charismatique de Filippo Tomaso Marinetti.
Rare tableau de l'artiste conservé dans les collections publiques françaises, Russolo célèbre ici la femme moderne. La répétition du sujet, l'interpénétration du personnage et du milieu environnant donnent l'illusion du mouvement. Le registre chromatique inédit du peintre – les tons froids de bleu et de violet, accentués par les lueurs de jaune – donne toute leur force à ce tableau. La chronophotographie (succession de photographies décomposant le mouvement) d'Eadweard Muybridge ou d'Étienne-Jules Marey a modifié en profondeur la vision des peintres. En quête d'un art polysensoriel, Luigi Russolo abandonne la peinture pour publier en 1913 L'Art des bruits, qui signe son plein engagement dans la musique futuriste.


 

Oeuvre de Henri Matisse, détrempe à la colle sur toile
Oeuvre de Henri Matisse, détrempe à la colle sur toile : Crédit :Ville de Grenoble / Musée de Grenoble -J.L.Lacroix
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Intérieur aux aubergines Henri Matisse

Cartel C - 1224 signes

Henri Matisse
Le Cateau-Cambrésis, 1869 - Nice, 1954

"Intérieur aux aubergines", 1911
Détrempe à la colle sur toile,
Don de l'artiste et de sa famille, 1922

Chef-d'oeuvre de la collection d'art moderne, Intérieur aux aubergines est l'un des quatre grands «Intérieurs symphoniques» peints par Matisse en 1911, comme "L'Atelier rouge", (Museum of Modern Art de New York), "L'Atelier rose" (musée Pouchkine, Moscou) et "La Famille du peintre" (musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg).

L'oeuvre a été peinte à la tempera dans un atelier loué pour l'occasion à Collioure et se présente avec la densité ornementale d'un tapis. L'espace de la pièce s'organise autour des aubergines posées sur une table. Par le jeu savant de distorsion des plans, l'espace apparaît comme un véritable labyrinthe visuel. On entrevoit une cheminée, un miroir, un carton à dessin, un paravent rapiécé occultant une porte ouverte, et une fenêtre qui s'ouvre sur le paysage environnant. Toutefois, le tableau n'est plus qu'un ensemble de surfaces de couleurs, unifié par le motif floral du sol et du papier peint. Véritable symphonie colorée, cette composition explore la capacité de la couleur et des motifs à modeler l'espace.

Rare tableau entré très tôt dans les collections publiques française, l'oeuvre, qui a appartenu aux célèbres collectionneurs Michael et Sarah Stein, est donnée par l'artiste, son épouse et sa fille Marguerite au musée en 1922.

(Cartel long spécial chef-d'oeuvre)